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Catégorie : Astronomie

Encore une nouvelle planète dans le système solaire

Et une de plus. Selon un papier diffusé dans l’astronomical journal Is there an earth-like planet in the distant Kuiper belt?, une nouvelle planète se cacherait dans le système solaire. Pas la planète 9, ni Vulcain ou Némésis. Mais bien une nouvelle planète qui aurait la taille de la Terre et qui orbiterait aux confins de la ceinture de Kuiper (à 200-500 unités astronomiques et avec une forte inclinaison de 30°). Une hypothèse basée comme pour l’hypothétique planète 9 sur un échantillon d’objets lointains qui auraient des orbites un peu trop particulières.

Et même si cette planète existait, sa détection est presque impossible avec nos moyens techniques. En effet, sa magnitude serait aux alentours de 25.

Une telle planète remettrait en cause les théories de formation du système solaire. À tel point que l’on peut raisonnablement douter de l’existence d’un tel objet, tout comme on peut sérieusement douter de l’existence de la planète 9. Dans tous les cas, il faudrait soit une découverte, soit des preuves nettement plus conséquentes.

Planètes aux confins du système solaire.
Embouteillage de planètes aux confins du système solaire. Image générée par Bing.

Planète 9 : les hypothèses vacillent

Début 2016, l’hypothèse d’une neuvième planète avait fait grand bruit, notamment dans les médias. Cette planète serait à la fois très grande (5 à 10 fois la masse de la Terre) et très éloignée (quelques centaines d’unités astronomiques).

Cinq ans plus tard, non seulement sa découverte n’est toujours pas d’actualité, mais un nouveau papier publié sur arxiv (No Evidence for Orbital Clustering in the Extreme Trans-Neptunian Objects) fait vaciller les hypothèses de l’existence de cette supposée planète. Notamment l’étude pointe du doigt des biais de sélection.

Étonnamment, peu de médias ont relayé cette information. Hélas, beaucoup de médias s’attachent à favoriser les informations sensationnelles, bien plus génératrices de clics que de simples informations factuelles.

Vue possible de l’hypothétique planète 9. Image créée par Bing

La nuit la plus courte de l’été 2020

L’été astronomique 2020 a lieu cette année le 20 juin, et non le 21 juin. Le jour de l’été est généralement considéré comme jour le plus long. Mais quand a lieu la nuit la plus courte ? la nuit de 19 au 20, du 20 au 21 ou du 21 au 22 ?

Utilisons le logiciel Éphéméridium afin de calculer très précisément les heures de lever et coucher du Soleil pour la ville de Paris :

On en déduit que la durée de la nuit est de 7:53:14 pour la nuit du 19 au 20, de 7:53:0 pour la nuit du 20 au 21 et de 7:53:03 pour la nuit du 21 au 22.

La nuit la plus courte a donc lieu dans la nuit du 20 au 21, du moins pour le fuseau horaire de Paris, et en temps légal français. La situation étant différente pour d’autres fuseaux.

Neuvième planète : absence de découverte

Les médias se sont emballés sur une soi-disant découverte d’une neuvième planète dans notre système solaire. Pourtant point de découverte. Tout au plus, de vagues indices (un petit nombre d’objets de Kuiper auraient des orbites semblables) qui seraient appuyés par une simulation numérique. Bref, rien de nouveau sous le Soleil.

En effet, de gros objets plus éloignés que Pluton ont été maintes fois proposés mais jamais trouvés. Parmi les plus connus, citons :

  • Némésis (petite étoile située à environ 1 AU du Soleil). Expliquerait les perturbations régulières du nuage de Oort
  • Perséphone (planète plus grosse que Jupiter et orbitant entre 10 000 et 50 000 AU). Expliquerait le problème de la falaise de Kuiper
  • Tyché (planète plus grosse que Jupiter et orbitant jusqu’à plus de 10 000 AU). Expliquerait les trajectoires de certaines comètes

N’oublions pas que par le passé une planète interne à l’orbite de Mercure avait été prédite pour rendre compte d’anomalies dans l’orbite de Mercure : la planète Vulcain. On sait aujourd’hui que cette planète n’existe pas et que l’explication a été trouvée grâce à Einstein.

Quant-à la nouvelle planète proposée – la planète 9 – pour expliquer les caractéristiques un peu particulières de 6 objets de Kuiper (oui, seulement 6), il est fort probable qu’elle n’existe tout simplement pas du moins d’après les caractéristiques annoncées. En effet, ses auteurs lui prédisent un aphélie jusqu’à 1500 AU (un peu moins que 40 fois la distance de Neptune du Soleil) et une masse équivalente à 10 fois la Terre (environ 2 fois moins que Neptune). Or, en supposant les conditions les plus défavorables, sa magnitude apparente serait alors au maximum 19 (contre 8 pour Neptune qui est facilement visible dans une très modeste lunette amateur de 60 mm seulement). Une magnitude de 19 correspondrait à un objet environ 50 fois moins lumineux que Pluton. Un objet de cette nature aurait pu difficilement échapper à l’ensemble des télescopes qui scrutent le ciel d’une manière automatique.

Il est vrai toutefois que la plupart des télescopes opèrent depuis l’hémisphère sud, si bien que l’équateur céleste nord est « sous-surveillé ». Et par ailleurs, la plupart des recherches se concentrent dans les régions proches du zodiaque.

Le satellite Gaia devrait pouvoir invalider cette planète n°9 avec les caractéristiques annoncées puisque Gaia atteint sans problème la magnitude 20 et observe l’intégralité du ciel sans exception. Rendez-vous vers 2020 lors de la publication des travaux de Gaia.

Néanmoins, un objet moins réfléchissant, plus lointain ou plus petit pourrait échapper à Gaia. Il pourrait alors s’écouler pas mal d’années voire de décennies avant que la Planète 9 soit définitivement reléguée au rang d’hypothèse non confirmée.

Et à l’avenir, souhaitons davantage de recherche sérieuse ou de découverte scientifique. Et moins de buzz médiatique ou de simulation numérique.

En France, combien de jours fériés tombent en semaine, en moyenne ?

Selon le site gouvernemental service-public.fr, il existe 11 jours fériés en France (même si le cas du lundi de Pentecôte est particulier). Il existe aussi quelques particularités dans certaines professions ou certains départements (Alsace, etc.). Dans ce billet, on ne traitera que du cas général.

Voici la liste officielle des 11 jours fériés :

  • 1er janvier,
  • Lundi de Pâques,
  • 1er mai,
  • 8 mai,
  • Jeudi de l’Ascension,
  • Lundi de Pentecôte,
  • 14 juillet,
  • 15 août,
  • 1er novembre,
  • 11 novembre,
  • 25 décembre.

Certains jours fériés tombent mécaniquement en semaine (lundi de Pâques, jeudi de l’Ascension, lundi de Pentecôte). Les 8 autres jours peuvent tomber n’importe quel jour de la semaine. Et par ailleurs, certains jours fériés mobiles peuvent tomber exactement le même jour qu’un jour férié à date fixe. Du coup, le nombre moyen de jours fériés tombant en semaine est forcément inférieur au nombre de jours fériés. Mais combien ?

Faisons une estimation sur le XXIe siècle, donc calculons les jours fériés pour les années de 2001 à 2100 (en supposant que la législation n’évolue pas, ce qui est loin d’être garanti).

Ma page https://astronomie.baillet.org/ephemerides/fetes.php permet de calculer ces jours fériés pour n’importe quelle année. Moyennant quelques adaptations, il est facile d’automatiser le calcul sur un siècle complet.

Distribution des jours fériés en France au XXIe siècle

Sur 1100 jours possibles (11 jours par an sur une période de 100 ans), on détermine le nombre d’occurrences de chaque jour de la semaine. Évidemment, avec le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte, le lundi sort favorisé (311 occurrences). Sur la deuxième marche du podium, le jeudi qui bénéficie du jeudi de l’ascension, avec 218 occurrences.

Viennent ensuite le samedi (116), le mardi (116), le dimanche (114), le mercredi (113) puis le vendredi (112).

On pourrait conclure précipitamment que le nombre moyen de jours fériés tombant en semaine est égal à 870/100 (870=1100-116-114), soit exactement 8,7 jours par an.

Cependant, il ne faut pas oublier que le jeudi de l’ascension peut tomber un 1er mai (c’est arrivé en 2008)  ou que l’ascension peut tomber un 8 mai (c’est prévu d’arriver 4 fois au XXIe siècle : en 2059, 2070, 2081 et 2092). À noter que le lundi de pentecôte ne peut lui jamais entrer en collision avec le 1er ou le 8 mai puisqu’il peut au plus tôt tomber exceptionnellement un 10 mai (si Pâques tombe un 22 mars).

Donc, en France, le nombre de jours fériés uniques moyen tombant en semaine est égal à 865/100, soit exactement 8,65 jours. On devrait d’ailleurs y soustraire 1 jour suite à la création de la journée de solidarité en 2004. Soit au final 7,65 jours fériés par an en moyenne en France (jours non travaillés mais rémunérés).

On peut aussi comparer la situation avec certains pays anglo-saxons réputés avoir moins de congés mais possédant véritablement (à part quelques exceptions) 11 jours. En effet, quand le jour férié tomme un week-end, le jour férié est décalé au lundi suivant.

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